« On ne peut pas parler de l’homme sans la femme . »
Longtemps porté sur l’érotisme, BOBOMA s’est progressivement tourné vers la sacralité à travers le symbolisme religieux. Peindre le symbole fort de la crucifixion était donc une étape importante et incontournable dans la globalité de son œuvre. Fidèle à son écriture picturale, l’artiste sature la toile de couleurs. L’unique personnage se distingue par des tons sombres: le crucifié est noir et maculé d’un sang épais et foncé.
Est-ce une réappropriation de l’histoire et du sacrifice suprême ou s’agit-il d’un crucifié autre que le Christ ? Toujours est-il que le contraste et l’organisation des couleurs rendent la scène particulièrement saisissante. Le crucifié dégouline de sang, criblé de clous, les yeux exorbités, serrant les dents dans un affreux rictus. Le regard est mauvais, presqu’insoutenable.
Qui a vu, ne serait-ce qu’une fois une scène de la crucifixion du Christ est frappé par le nombre de clous qui transpercent le corps du sujet ici présenté. Autant de clous que de péchés à expier ? Acharnement ? Règlement de compte ? Vengeance ? Sadisme ? Même la couronne d’épines a disparu pour laisser la place à ces tiges en métal. Nous sommes devant une scène de torture et nous imaginons le supplice. Chaque morsure de la chair, chaque douleur infligée, la déchirure à chaque respiration, la brûlure intense, vive et la vie qui suinte lentement en dehors du corps sans pour autant se résoudre à s’éteindre pour libérer le supplicié dont tout l’être n’est plus que souffrance.
Boboma a traversé en 2021, année de ce tableau, des moments difficiles, un problème sanitaire qui l’a poussé à lancer un appel à l’aide public, un cri de détresse sur les réseaux sociaux. Cela a-t-il un lien avec la violence de cette crucifixion ? S’agit-il d’une sorte d’exutoire ? Quoi qu’il en soit, l’artiste nous livre une œuvre profonde et brutale. Presque viscérale.
L’homme sur la croix est nu. Chose étrange, il porte des colliers de perles à la taille. Cet attribut de beauté de la femme africaine est troublant dans ce contexte et laisse la porte ouverte aux hypothèses. Ce collier de perles serait-il l’objet du crime ou juste un clin d’œil à un symbole de la féminité à laquelle cet artiste est attaché ? Devant ce tableau, chaque spectateur pourra sans peine laisser libre cours à son imaginaire et se laisser imprégner. Devant une telle œuvre, l’indifférence n’est pas de mise.
Jonas Boboma Mionzo est un artiste peintre qui a derrière lui plus de trente années de carrière. Né à Bodzeka au Congo Brazzaville, en 1964, Boboma s’est tourné vers l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa pour y être formé de 1987 à 1990, après un parcours scolaire dans son pays d’origine.
Sa pratique artistique est caractérisée par une utilisation audacieuse de la couleur, une combinaison de formes abstraites et figuratives, ainsi qu’une attention particulière portée à la texture et à la composition. De l’érotisme à la sacralité, Boboma a d’abord magnifié la femme à travers son œuvre, puis s’est tourné progressivement vers le symbolisme religieux.
L’artiste, qui invite son public à une lecture à la fois iconographique et iconologique de ses œuvres, a participé, au fil des ans, à de nombreuses expositions nationales et internationales, collectives et individuelles, recevant une reconnaissance croissante pour son travail et contribuant ainsi à élargir la portée et l’appréciation de l’art contemporain africain.
Par la constance et la qualité de son travail, Jonas Boboma Mionzo laisse une empreinte durable sur la scène artistique congolaise et internationale.
Distinctions :
2020 : Se voit décerner les Sanza, le trophée des créateurs, catégorie peinture
1996 : Obtention d’une bourse du gouvernement français pour un stage à l’Académie du Viaduc des Arts de Paris
1994 : Remporte le grand prix CICIBA, 4ème édition (Centre International de Civilisation Bantoue)
« On ne peut pas parler de l’homme sans la femme . »
Longtemps porté sur l’érotisme, BOBOMA s’est progressivement tourné vers la sacralité à travers le symbolisme religieux. Peindre le symbole fort de la crucifixion était donc une étape importante et incontournable dans la globalité de son œuvre. Fidèle à son écriture picturale, l’artiste sature la toile de couleurs. L’unique personnage se distingue par des tons sombres: le crucifié est noir et maculé d’un sang épais et foncé.
Est-ce une réappropriation de l’histoire et du sacrifice suprême ou s’agit-il d’un crucifié autre que le Christ ? Toujours est-il que le contraste et l’organisation des couleurs rendent la scène particulièrement saisissante. Le crucifié dégouline de sang, criblé de clous, les yeux exorbités, serrant les dents dans un affreux rictus. Le regard est mauvais, presqu’insoutenable.
Qui a vu, ne serait-ce qu’une fois une scène de la crucifixion du Christ est frappé par le nombre de clous qui transpercent le corps du sujet ici présenté. Autant de clous que de péchés à expier ? Acharnement ? Règlement de compte ? Vengeance ? Sadisme ? Même la couronne d’épines a disparu pour laisser la place à ces tiges en métal. Nous sommes devant une scène de torture et nous imaginons le supplice. Chaque morsure de la chair, chaque douleur infligée, la déchirure à chaque respiration, la brûlure intense, vive et la vie qui suinte lentement en dehors du corps sans pour autant se résoudre à s’éteindre pour libérer le supplicié dont tout l’être n’est plus que souffrance.
Boboma a traversé en 2021, année de ce tableau, des moments difficiles, un problème sanitaire qui l’a poussé à lancer un appel à l’aide public, un cri de détresse sur les réseaux sociaux. Cela a-t-il un lien avec la violence de cette crucifixion ? S’agit-il d’une sorte d’exutoire ? Quoi qu’il en soit, l’artiste nous livre une œuvre profonde et brutale. Presque viscérale.
L’homme sur la croix est nu. Chose étrange, il porte des colliers de perles à la taille. Cet attribut de beauté de la femme africaine est troublant dans ce contexte et laisse la porte ouverte aux hypothèses. Ce collier de perles serait-il l’objet du crime ou juste un clin d’œil à un symbole de la féminité à laquelle cet artiste est attaché ? Devant ce tableau, chaque spectateur pourra sans peine laisser libre cours à son imaginaire et se laisser imprégner. Devant une telle œuvre, l’indifférence n’est pas de mise.
Jonas Boboma Mionzo est un artiste peintre qui a derrière lui plus de trente années de carrière. Né à Bodzeka au Congo Brazzaville, en 1964, Boboma s’est tourné vers l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa pour y être formé de 1987 à 1990, après un parcours scolaire dans son pays d’origine.
Sa pratique artistique est caractérisée par une utilisation audacieuse de la couleur, une combinaison de formes abstraites et figuratives, ainsi qu’une attention particulière portée à la texture et à la composition. De l’érotisme à la sacralité, Boboma a d’abord magnifié la femme à travers son œuvre, puis s’est tourné progressivement vers le symbolisme religieux.
L’artiste, qui invite son public à une lecture à la fois iconographique et iconologique de ses œuvres, a participé, au fil des ans, à de nombreuses expositions nationales et internationales, collectives et individuelles, recevant une reconnaissance croissante pour son travail et contribuant ainsi à élargir la portée et l’appréciation de l’art contemporain africain.
Par la constance et la qualité de son travail, Jonas Boboma Mionzo laisse une empreinte durable sur la scène artistique congolaise et internationale.
Distinctions :
2020 : Se voit décerner les Sanza, le trophée des créateurs, catégorie peinture
1996 : Obtention d’une bourse du gouvernement français pour un stage à l’Académie du Viaduc des Arts de Paris
1994 : Remporte le grand prix CICIBA, 4ème édition (Centre International de Civilisation Bantoue)
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